mercredi 18 mai 2011

Proposition 2: Exemples d'idées, d'objectifs, de revendications et de problématiques (d'après ce qui se dit et se fait aux Etats-Unis)

(Deuxième proposition de l'auteur. pour le pôle Senior (atelier associatif autour de l'âge et du vieillissement des personnes LGBT))


Associations:

Recenser tous les problèmes dont sont victimes les personnes LGBT âgées notamment du fait de l'isolement, des discriminations et de l'absence de politique publique qui leur soit favorable. Rédiger un livre blanc sur ces problématiques. Emettre des revendications.

Elaborer une fédération (libre et ouverte) représentative au niveau national et fournir un porte-parole national (sur la base du mandat impératif) sur le vieillissement des questions LGBT.

Récolter des fonds (subventions, fondation, etc.).par ex. à travers une fondation. Cette subvention doit être considérée comme normale, puisque à l'étranger elle se pratique déjà; par exemple, le Los Angeles Gay and Lesbian Center a reçu une subvention de 380.000 $ pour 3 ans pour leurs services de soutien en faveur des LGBT de plus de 50 ans. Source: http://www.suite101.com/content/lesbian-and-gay-elders-in-the-us-a154176

Organiser une campagne de mobilisation visant notamment à favoriser l'auto-organisation locale de collectifs indépendants.

Organiser une campagne de sensibilisation sur le fait qu'une personne âgée peut parfaitement être un acteur social et que son âge est valorisant.

Organiser des conférences sur le thème du vieillissement des personnes LGBT.

Développer un programme de visites amicales pour les adultes LGBT affaiblis ou âgés vivant dans leur domicile.

Créer un groupe de soutien pour les personnes âgées LGBT vivant avec le VIH.


Droits:

Egalité des droits en faveur des personnes LGBT.

Aborder la question sous l'angle judiciaire pose le problème de la formation de la police, des avocats, celle-ci doit prendre en compte la défense des personnes LGBT notamment âgées ou en situation de faiblesse. De plus, les contrôles des établissements de soin et maisons de retraite doivent être réels et entraîner de véritables sanctions. [Toutefois, je maintiens que ces décisions (maintiens des missions d'ordre et de justice sociale, jugements, contrôles...) ne doivent pas relever de l'Etat mais des associations.]


Lieux de vie et de soins:

Publier un guide juridique de défense des personnes âgées LGBT.

Permettre et favoriser l'existence des lieux de vie spécifiques LGBT ou autres sans que cela soit nécessairement considéré comme discriminatoire (il s'agit de respecter le principe de liberté). [En revanche, cela ne doit pas reposer sur des critères économiques ou sur le statut administratif qui eux sont réellement discriminants.]

Sensibiliser et former le personnel des lieux de vie et de soin des personnes LGBT âgées quant à leurs besoins spécifiques, leur sensibilité, leurs craintes de la maltraitance, de l'homophobie des résidents, des personnels et d'autres personnes, leur isolement. Fournir une formation de sensibilisation sur l'orientation sexuelle aux employés, ainsi que sur la sexualité des personnes âgées.


Mettre en oeuvre des politiques spécifiques aux besoin des personnes âgées LGBT:

Elaborer une politique publique indépendante de lutte contre l'homophobie et l'âgisme et pour la prise en compte des besoins spécifiques des personnes LGBT âgées.

Envisager un soutien au deuil du partenaire de même sexe, soutien apporté par des professionnels formés et employés à ce titre selon des modalités agréées par les associations.

Les services sociaux doivent élargir les connaissances sur les risques de santé qui touchent de façon disproportionnée les personnes LGBT. Des études indépendantes doivent être réalisées autour du fait que les problèmes de santé touchent de façon plus importantes les personnes âgées LGBT que les personnes âgées hétérosexuelles. (établi par une étude américaine de l’Université de Californie, Los Angeles Center for Health Policy Research, publiée le 30 mars 2011.) Cette étude permet de penser que "L'isolement social et le manque de soutien de la famille pourrait être la raison de ces problèmes de santé supplémentaires."
Source: http://www.livescience.com/13484-gay-older-adult-health.html)

Réaliser en outre une étude portant sur la comparaison entre la couverture sociale et les assurances, en plus généralement la qualité de vie des personnes LGBT âgées en regard de celles des personnes âgées hétérosexuelles. (Car dans certains domaines, il y a de graves disparités aux USA entre ces deux types de populations.)


Site en anglais sur le thème du vieillissement des personnes LGBT émettant diverses propositions :

mardi 17 mai 2011

Lieux de vie VS maisons de retraite, isolement...

Les conditions de vie en maison de retraite

En 2008, A2 a diffusé un documentaire faisant l’état des lieux des maisons de retraite ; comme d’habitude, la France a 20 ans de retard sur ce qui se fait au Canada ou en Europe du Nord... Les vidéos sont classées par ordre. Dans la dernière partie, est évoqué un espoir avec la Maison de l’Amitié à Albi.


La Maison des Babayagas, maison de retraite autogérée

Les principes de la Maison des Babayagas

...

Histoire de La porte-parole des Babayagas par sa porte-parole, maison autogérée, solidaire
suite:


La Maison de l'Amitié à Albi
http://www.dailymotion.com/video/x994ua_la-maison-de-l-amitie-a-albi-organi_lifestyle


Yves Gineste: Les pilliers de l'humanitude 
Voici une vidéo parmi d'autres fort intéressantes pour la formation des personnels:
"Humanitude et Méthodologie de soin Gineste-Marescotti"
http://www.dailymotion.com/video/xb9b6d_yves-gineste-methodologie-de-soin-g_news


Sites Internet de qualité (recommandés)

AGE VILLAGE

Magazine Internet d'information, soutient et conseille les personnes qui vieillissent, leurs familles, leur entourage.
http://www.agevillage.com

Même chose, pour les professionnels:
http://www.agevillagepro.com


LGP MONTPELLIER / MAISON LGBT


La Lesbian & Gay Pride Montpellier LR a créé une Maison LGBT à Montpellier. Elle est l'initiatrice d'un atelier associatif autour de l'âge et du vieillissement des personnes LGBT (surnommé Pôle Seniors).
www.montpelliergay.com ou www.maison-lgbt.com
http://www.montpelliergay.com/nos-actions/pole-seniors/

Autogestion des lieux de vie: philosophies et pratiques libertaires

On a vu combien les personnes âgées sont en somme dépossédées de leur autonomie, considérées comme une charge. Les thèmes de l’autonomie de l’individu et de l’autogestion à la base des expériences alternatives aux maisons de retraite où aux écoles correspondent aux thématiques libertaires. Une question fondamentale est par exemple : ‘Comment et par qui sont prises les décisions’. Un individu ne devrait-il pas décider de ce qui le concerne ? Cela permettrait à la fois de décloisonner la société et de porter un autre regard sur les différents êtres humains, enfin parti prenant de la vie collective. Car l'isolement provient de ce que l'on n'est plus considéré comme un acteur à part entière de la société. On rétorque que l’autogestion n’est possible qu’à une échelle locale. Pourtant, les libertaires se réfèrent au fédéralisme et au mandat impératif comme modes de structurations aux échelles supra locales ou par secteur d’activité… Quelques vidéos et livres notamment permettent d’introduire toutes ces autres façons de concevoir l’individu et la vie collective, afin de l’ancrer dans LA réalité.


Lieux de vie alternatifs aux maisons de retraite :

La Maison des Babayagas, projet d'une maison de retraite autogérée :


Education :

Libres enfants de Summerhill
(il existe aussi un livre remarquable: Alexandre Sutherland Neil, Libres enfants de Summerhill;

L'école Bonaventure (hélas seulement un court extrait est disponible)

Le L.A.P., Lycée Autogéré de Paris




Ensemble de la société :

Vidéos (exemple)

La révolution espagnole de 1936, Film Vivre l'Utopie (doublé en français)

Idem, Film Un autre futur (doublé en français)

La Fédération Municipale de Base de Spezzano Albanese (Italie du Sud) (VO sous-titré)

Occupation, réappropriation des usines et autogestion en Argentine, film LA PRISE (anglais sous-titré)

Livres (exemples)

Yvon Bourdet, Alain Guillerm. Clefs pour l’autogestion. Paris, Seghers, 1975. 288 p. (Coll. Clefs).

Hugh BRODY, Inuit, Indiens, chasseurs-cueilleurs, les exilés de l'Eden, éd. fr. du Rocher, coll. Nuage Rouge, 2003. (les sociétés traditionnelles de chasseurs-cueilleurs reposent sur la liberté et non la contrainte, les décision y sont prises de façon réellement collectives)

Anarchisme


Ici et maintenant : un film de la Fédération Anarchiste sur le thème : Qu’est-ce qu’être anarchiste. Au-delà de son folklore, le projet anarchiste repose sur la gestion directe des populations pour l’ensemble des décisions, non pas dans une perspective de contre-pouvoir, mais de remplacement du pouvoir par l’organisation sociale horizontale, et c’est ce qui fait sa spécificité. (En outre, la vidéo comporte une présentation de l’école Bonaventure.)


Philosophes:
- Stirner, - Proudhon, - Bakounine, - Kropotkine, - Malatesta

Espace-temps:
- La Commune de Paris
- La Révolution espagnole
- Les marins de Kronstadt
- La Makhnovchtchina

J'ajoute que ce thème de l'organisation sociale peut être approfondi par les concepts suivants dont il existe sans doute des pages Internet
- l'autogestion ou gestion directe
- unanimité et recherche du consensus à la place du vote
- le mandat impératif
- le fédéralisme libertaire

jeudi 5 mai 2011

Proposition 1: Etre vieux et être acteur de sa propre vie


Proposition d'O. pour le pôle Senior (atelier associatif autour de l'âge et du vieillissement des personnes LGBT)

INTRODUCTION

Au niveau des maisons de retraites ou lieux de vie pour personnes âgées, tous les projets dont j’ai pu prendre connaissance par Internet (grâce à plusieurs vidéos par ex.) reposent sur :
l’autonomie de la personne. Une autonomie parfois à la carte, mais une autonomie tout de même.
Deux aspects en sont remarquables : 1/ la Maison de l’Amitié, à Albi, ou encore les formations délivrées par Yves Gineste reposent entre autres sur de l’humanitude ; 2/ la Maison des Babayagas est un projet autogéré, décloisonnant les barrières décisionnelles et de génération.

Plus généralement, c’est en œuvrant ensemble et directement à la gestion de leurs propres affaires que les générations peuvent se rapprocher et se comprendre. Car si elles sont ainsi ghettoïsées, c’est que notre société repose sur la loi de séparation (en terme de mode de prise de décision et de générations). Ce sont donc ces murs qu’il convient d’abattre.

Certaines des propositions ci-dessous sont donc déjà réalisées sur le terrain par des expériences remarquables. D’autres, il est vrai, sont parfaitement utopiques, mais peuvent néanmoins constituer des points de repaire utiles. Car l’Utopie n’est jamais qu’une question de regard, et qu’en visant au mieux, on peut libérer le meilleur de nous tous.

1/ Ouvrir les frontières décisionnelles (reconnaître le droit de chacun de prendre en main ses propres affaires) et remplacer les verbes ‘obéir’ et ‘commander’ par ‘décider en commun’.

Habituellement, une décision est le fait d’une élite qui, en conséquence, décide en vue de ses intérêts propres de ce qui ne la regarde pas et sur quoi elle n’a en réalité aucune compétence, ex. : les parlementaires.  Afin de promouvoir le droit de chacun de gérer ses propres affaires, je propose concrètement :

- Décision collective : Notre groupe ne peut être le seul à émettre des propositions ; proposer notre partenariat pour travailler sur ces questions avec : 1/ les associations LGBT ayant trait à l’âge (ex. Les Gays Retraités, Angel), 2/ à d’autres thématiques d’exclusion (VIH), etc. 3/ les lieux de vie alternatifs et formateurs militant pour de tels lieux alternatifs aux maisons de retraites ordinaires… (Liste ouverte).

- Souveraineté des personnes sur leur lieux de vie : les personnes âgées accueillies en lieux de vie (maisons de retraites alternatives) doivent être des acteurs à part entière des décisions qui concernent ces lieux. De même que le personnel qui y travaille. Ces lieux doivent donc être autogérés de façon à ce que les décisions incluent ceux qui désirent s’investir dans la gestion de leur lieu de travail ou de vie.

- Autonomie des lieux de vie (maisons de retraite alternatives) autogérés : Ces lieux de vie doivent être souverains quant à toutes décisions qui les concernent. L’Etat n’a aucun droit sur leur administration ni leur développement (sinon cela ferait double emploi avec le fait qu’elles sont déjà pourvues d’une représentation « citoyenne » comme on dit). Ces lieux de vie doivent décider notamment de leur propre financement ; dans l’idéal, ils ont par ex. le droit de battre la monnaie euro ou tout autres monnaie. Toute compétence de l’Etat s’arrête au seuil de ces établissements. Ces lieux de vie sont potentiellement un des types possibles d’espace libérés de l’occupation étatico-capitaliste.

- Souveraineté des associations dans leurs domaines : Plus généralement, les associations qui structurent leurs décisions sur la base du débat ouvert doivent être les organes de décision et de contrôle des choix de société aux niveaux qui les intéressent, non l’Etat non le patronat. En d’autres termes, sur les questions intergénérationnelles notamment, ce n’est pas le gouvernement ni le Capital qui sont légitimement décideurs, c’est nous ainsi que les autres associations qui travaillent sur ces questions. Je propose que nous revendiquions cette capacité de décider souverainement de nos propres affaires. A défaut, si nous remettons aux politiques une liste de revendications, nous leur dénions publiquement le droit de transformer ces revendications en affirmant que leur démarche n’est légitime que dans la stricte observance de ces revendications. Cela suppose de notre part de contrôler les élus sur l'action qu'ils prétendent mener en notre nom, c'est-à-dire qu'ils se soumettent dès lors qu'ils sont investis d'un mandat, à un certain nombre d'obligations, et que ce mandat est annulé automatiquement en cas de non respect de ladite charte.

- Un contrôle indépendant des maisons de retraite : Autre exemple de gestion directe, tout contrôle portant sur les maisons de retraites doit être fait par des travailleurs indépendants souverains quant à leur propre financement (fonds publics en attendant) et agréés par les associations en charge de ces questions dont par ex. la nôtre, ainsi que les lieux de vie (maisons de retraites alternatives) fonctionnant sur le mode de l’autogestion.

- Pour le travail dans ces lieux de vie (maisons de retraite alternatives), une formation indépendante, validée par associations ; cette formation doit être autonome notamment grâce à un mécanisme autonome de financement et quant au contenu et à la reconnaissance des diplômes. (L’Etat n’est plus un media nécessaire.)

- Les personnes malades d’Alzheimer sont automatiquement placées sous la tutelle de leur famille. La tutelle est semblable à une dictature : l’on décide à votre place de l’essentiel. Les tutelles sont dans ce contexte insuffisamment contrôlées. C’est tout ce mécanisme qu’il faut revoir entièrement, en associant le plus possible la personne en dépendance sur les choix de sa propre vie.


2/ Ouvrir les frontières intergénérationnelles et sociales

Les maisons de retraites, comme les crèches, les écoles, les lieux de travail ou les maisons pour tous, etc., font partie d’une même dimension qui est l’accueil du public. Plutôt que de ghettoïser et d’opposer, il convient dans une certaine mesure de mettre ces lieux en voisinage les uns des autres par le biais d’espaces communs et d’activités communes.

- Pour cela, chaque lieu doit être assez libre et polyvalent pour que l’on puisse dans une certaine mesure circuler et s’entraider, ainsi par exemple, pour les enfants, ils seront libres de suivre les cours qui les intéressent et aussi de sortir de l’école pour se rendre dans ces espaces communs ou participer aux ateliers concernant d’autres publics. A contrario, les personnes âgées peuvent par exemple s'investir pour des ateliers proposés aux enfants. Etc.

- Ces lieux de vie doivent aussi pouvoir accueillir s’ils le souhaitent et comme ils le souhaitent les personnes sans restriction ni condition administrative, ex. les sans papiers ou sans-domiciles, etc.


3/ Combattre la gérontophobie

Un vieux n’est généralement plus écouté. On lui adresse fort peu la parole. Dans le meilleur des cas, la sollicitude dont il fait l’objet le pousse à renoncer à agir de lui-même. Ainsi, au lieu d’accompagner son autonomie, on la lui prend d’une façon ou d’une autre. Le vieux devient alors une charge…

C’est en changeant le regard de la société à l’égard du vieillissement que l’on mettra fin à certaines discriminations. Ce regard comprend le fait que les personnes âgées demeurent, contrairement à l’opinion la plus répandue :
- des individus autonomes, responsables, acteurs de notre société
- des partenaires sexuels
Ce sont en outre les porteurs de notre véritable mémoire, la mémoire populaire.


4/ Le droit à une vie privée et sexuelle libre

Lorsque se forme un couple entre une personne âgée et un jeune homme ou une jeune femme, le regard social demeure encore gérontophobe. Les couples qui se forment sur le tard sont le plus fréquemment brisés par la volonté des familles ou des maisons de retraite, ce qui équivaut à un assassinat.

En maison de retraite, généralement, les portes ne ferment pas. L’usage le plus répandu est d’entrer dans les chambres sans frapper ou sans attendre de réponse.

Toute la société doit évoluer sur ces questions afin de permettre que les personnes âgées même dépendantes bénéficient de toutes les conditions du droit à une vie privée et du droit d’avoir des partenaires sexuels et de décider de leurs propres affaires.


5/ Autre proposition

Ce blog est un blog personnel. La proposition vise à créer un autre blog, appartenant cette fois à l'Atelier autour de l'âge et du vieillissement des personnes LGBT (surnommé Pôle Senior), qui soit un espace de réflexion, de propositions, de documentation.